DIALOGUE (4)

La Princesse : Avec soin, ta tête posée sur ma cuisse, j'embaume, masse et recouvre de fines caresses ton cou, de la pointe du lobe au naissant de ton épaule. Il te faudra t’habituer à l'odeur de mon magique onguent, mais pourquoi ne le ferais-tu! Il est fait de roses du jardin de nos naissantes amours.

Le Prince : A toi et sans peine mon cou, j'ai hâte de sentir posée sur ma peau, la douce brise rendue femme !  Là où réside le coeur n'est jamais laid, tu loges dans celui du fils de la Principauté. Il s'émerveille de te savoir là, et aucunement lasse de  lire dans son regard !

La princesse : Mon Prince, je t'écoute avec plaisir et transport ! A te dévoiler le fond de mes pensées, si j'écoute mon coeur et le plaisir que j'éprouve à cet instant, j'avoue que je préfère te voir dans une grimace de douleur !  J’aime voir tes joues prendre des courbes et formes rappelant la souffrance, j’aime ta bouche quand esquissant un sourire elle devient inhabituellement large, laissant paraître ta rangée de dents aussi blanches que ces nuages à l’horizon, sous un ciel tout bleu.  

Le Prince : je me plais aussi dans cet état que je voudrais tellement réel et interminable, afin que ne partent tes yeux des miens,tes mains belles et tendres de ma peau offerte à tes bienveillantes caresses.

La princesse : Au-delà des regards échangés, viendront effleurement, cajoleries et câlineries pour justement dire à mon Prince à quel point mon amour pour lui est grand.

Le prince : Ton homme saurait les accepter, tous, imaginant sans y trouver réponse, la manière de te les donner en retour ! Mais... les accepterais-tu seulement ? Même ici et là au creux du cou où le sacré de ma bouche m'interdisant d’en parler, fait battre de plus en plus fort mon coeur ?

La princesse : Mon Prince, combien de temps te faudra t-il pour enfin comprendre que mon être est à toi voué ? Je ne saurais dire "NON" à une main tendue, je veux dire une bouche ! Elle vient de mon Prince !

Le Prince :Si seulement ces "NON", non dits étaient autant de "OUI" ! Et ces silences que j’interprète au gré de tes respirations, tantôt profondes, tantôt imperceptibles ressenties. Hummmmm ! Emu je suis, réservé et curieux aussi. Ma princesse, je connais tout cela  à la fois.