BUFFET OUVERT, SERVEZ-VOUS !
Lorsque se pose la question relative à la supériorité raciale, il est difficile de rencontrer d’humain qui se laisse aller dans l’étalage de ses préjugés, nous en avons pourtant tous. C’est aussi de fait que même si grâce à l’habitude de l’autre, il régresse heureusement, le racisme a longtemps prédominé, pour ne pas dire qu’il est toujours là.
Sans jamais oser l’avouer, beaucoup continuent de croire en une infériorité innée des uns, entre noirs et blancs pour ne pas passer à côté du propos, rendant inexistantes à ce passage, toutes les autres couleurs de peau inventées pour soutenir la théorie d’une différence entre humains.
Si seulement les roses parlaient, il y aurait bien lieu de se demander si elles s’engageraient dans une partie de « je suis plus belle que toi et plus intelligente que l’autre ».
Quel que soit notre point de vue sur la notion de race, il est illusoire de vouloir nous cacher derrière nos silences. Nos attitudes et nos actions se chargent chaque fois de dévoiler nos pensées et de nous trahir.
Pour le philosophe Montesquieu, ses frères (de couleur et) de patrie trafiquants d’humains qu’il connaissait bien, se réfugiaient derrière l’impossibilité de croire que ces gens-là (les noirs) sont des hommes. Autrement on douterait qu’ils (ces trafiquants) fussent chrétiens. Ils adoraient donc un Dieu et prétendaient le servir. Quelle hypocrisie ! Elle continue d’une part et d’autres, contagieuse.
Et toi, mon frère ou ma sœur, qu’enseignait ton Dieu avant l’arrivée de l’autre ? Que fais-tu désormais que je te vois passer, me laissant souffrant ?
Wèèèè kèèèèè ! Perché sur ma colline, j’observe et je vois la Hollande, l’Allemagne et la France organiser le départ d’enfants (noirs) haïtiens avant même que la terre n’ait cessé de trembler. Leurs nouvelles mères exultent et poussent des cris de joie devant l’avion, pas le temps pour ces pleurs qui nous viennent de l’autre bout de la terre. L’UNICEF crie à la vigilance, invitant ces mêmes pays à se dépêcher pour empêcher l’autre trafic non officiel, dit-elle dans un pays dépourvu de gouvernants. Le buffet est ouvert. Comme au café et à volonté, servons-nous un petit …(diable de) noir.