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NJEL BA TADA
16 septembre 2011

JE COMMEMORE. QUI SUIS-JE, QUE SUIS-JE ?

 

Cher toi, me dit l’homme assis à côté de moi sur un banc public à l’heure où passent des manifestants dans la 174403_100000154510824_6978222_qseule rue d la Principauté de Sakbayémé. Nous sommes ici comme en France, le 10 mai. Il tient entre l’index et le majeur, un mégot encore fumant, comme pour ajouter un peu de couleur à ses ongles déjà noircis par la nicotine. L’esprit ailleurs, il n’a pas que fumé :

Je ne nie pas la condition de l'esclave, j'admire des personnes qu'on a voulu faire plier par des pires moyens possibles et qui sont restés suffisamment libres dans leurs têtes pour résister ; A ajouter à cette catégorie, les esclaves marrons qui n'ont pas accepté leur condition et se sont enfui pour fonder des communautés libres, malgré les risques. Des coup de fouet on été la règle, membres coupés légion, tellement de vies arrachées à la fin ! Quelle force de ceux qui ont malgré eux mais après tout, pour survivre, le brassage des cultures ! De là est né ce créole, notre créole, langue.  Il fut un temps où il était découragé dans les écoles. A tort ou à raison ? Il n’en demeure pas moins que c’est un fait. Jusqu'à présent, on ne peut l’apprendre qu'en cycle supérieur alors qu’en hexagone, s’ouvrent tous les jours des écoles de langues régionales où l’on peut s’inscrire dès les premières années de vie.

Pourquoi donc toujours lutter avec force et dans l’ombre pour que le créole ne soit enseigné depuis le primaire ? Peur du brassage ? Soucis de la préservation  d’une culture dominante dans ces îles ouvertes aux vents et aux marrées ? Elles y sont toutes depuis les premières rencontres des différents peuples. Des créateurs du brassage forcé à leur tour contre la naissance d’une nouvelle culture obligée par les différents et exotiques apports ?

Je m'informerai, je laisserai dériver une lettre sur la Sanaga depuis Sakbayémé, je ne saurais dire quand me viendra la réponse. Compte tenu de la mondialisation et de ses bienfaits sans cesse vanté, il n’est peut-être pas à exclure pour bientôt, la construction d’un centre culturel ici et là à Paris, Madrid, Rome ou Washington,  où l’on viendrait apprendre à parler  Bassa, Créole, Ewondo ou… Sousou !

Mais cette commémoration de l’abolition de l’esclavage fêtée ! Une mauvaise blague ? L’esclavage a-t-il jamais pris fin ? Qu’était donc la colonisation ? Que vivent ces Etats et territoires qui chantent tous les jours encore la belle chanson de la liberté recherchée ? Ils attendent que la justice se fasse. Ils savent aussi que la liberté et une perpétuelle recherche ; qu’elle ne se donne pas mais s’arrache.

Cher toi, je viens des îles et j’ai retrouvé ici, les terres de mes ancêtres.

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