J'AI RENDEZ-VOUS AVEC MA...LIBERTE. OUI, ELLE VIENDRA !

Le 7 juillet 1986, naissait le cinq milliardième habitant de la planète terre. S’il faut les croire, pourquoi pas une fois de plus, mais de grâce avec prudence, ces statisticiens nous ont tellement habitué aux erreurs qu’il est mieux de toujours garder un œil aux aguets quand l’autre est clos. S’il est donc vrai que ce cinq milliardième est né, alors, quel avenir pour cette jeune personne qui doit avoir atteint l’âge adulte,  qui n’a pas demandé à avoir la vie et qu’il est contraint d’affronter aujourd’hui, en même temps que ceux qui ont jadis été à sa place et ces autres qui y seront bientôt ?

 Si le jour vient comme ne cessent de le marteler le slogans politiques, ce jour où nous pourrons mordre dans cette liberté comme dans une belle pomme, à condition que nous vivions sous la gouvernance de celui-ci et non de l’autre, alors il est plus que jamais temps de savoir ce que veut dire le mot « liberté », mais surtout si les humains sont tous égaux devant cette belle tant convoitée.

 S’agit-il de la permission de faire tout ce qui nous plaît ? Dans ce cas, ceux que nous gênerions n’auront-ils que le devoir de subir ? Sinon, il se pourrait, comme le soutiennent certains, qu’il existe plusieurs libertés ou alors, biens des conceptions de celle que l’on veut unique :Une conception, en vertu de laquelle chacun fait à sa guise.

 Une autre, qui consiste à nous sentir le devoir de faire, dans un cercle bien défini, ce que nous nous engageons à réaliser (J.J.Rousseau, du Contrat Social).

 Dans tous ces cas, l’idée d’une permission reste soulevée ; Serions-nous donc soumis à quelqu’un ou à quelque chose malgré nous ? Quel prix faut-il payer pour en être débarrassé? Il y aurait donc toujours une ligne restrictive à l’horizon de nos volontés et de nos libertés.

 Son casque militaire bien vissé sur la tête et son fusil dirigé vers moi, il me regarde sans sourire. Il m’a fait poser les mains sur la tête, m’a vidé les poches de tout ce qui était mien, je n’ai plus rien. Puis d’un ton qui a claqué comme un fouet il m’a dit : « circulez » ! Encore heureux qu’il ne me tutoie pas. Me rend-il enfin ma liberté ? L’avais-je donc perdue ? Quand ?

 J’ouvre un oeil inquiet et je vois étendus des millions de cadavres de mes frères, morts pour avoir dit non. J’ouvre l’autre, ce sont mes premières lignes de lecture qui défilent.  Un texte qui jamais ne me quittera: « Ils naissent libres et égaux en droits ». Les devoirs et obligations des uns n’auraient-ils pas pris le pas, malgré eux, aux impératifs droits des autres qui se sont multipliés ?  

 En mélangeant dans un même récipient les mots " {liberté, interdit, restriction, tolérance, ordre, autorité, anarchie et…diverses puissances} ", il me devient un bien difficile de me  prononcer sur cette liberté que je devrais pourtant chérir.

 Ce qui est certain, c’est que nous rendrons la  vie de la même manière. Un jour, nous serons tous libres.