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NJEL BA TADA
26 avril 2011

LA RONDE DES HYPOCRITES

 

 

Le jour du soixantième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme, ce fut dans un entretien accordé au journal Le Parisien, que Bernard Kouchner déclara que proposer la création d'un secrétariat d'Etat aux droits de l'homme avait été une erreur de sa part, en raison de la "contradiction permanente entre les droits de l'homme et la politique étrangère d'un Etat". Nous vivions un mercredi, 10 décembre 2008.

 Comme les hommes peuvent sur au moins un point ressembler au vin : Alors que le jus de raisin fermenté se bonifie en vieillissant,  l’humain aussi n’arrive à se révéler qu’à sa vieillesse. On déguste alors le premier avec plaisir, mais peut-on juger le second avec l’assurance de ne tomber sur d’éventuelles surprises ?  

Et ce Ministre français des affaires étrangères, quelle honnêteté, quelle mémoire, que de courage tout de même ! Partager la table du Roi et oser (en public) avouer que l’on a induit le souverain en erreur depuis une année et demie ! Quelques centaines d’années en arrière, cela lui aurait valu au moins la disgrâce. Pour bien moins que cela jadis, la tête roulait d’ailleurs au pied de la guillotine.

Après avoir mentionné le droit de chacun à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne, la déclaration universelle de nos droits poursuit par l’affranchissement de l’esclavage, de la torture et des châtiments dégradants, garantit l’égalité de chacun devant la loi, la protection des individus contre les immixtions dans leur vie privée, la liberté de pensée, de conscience et de religion ; Enfin, cette déclaration ouvre sur le droit à un niveau de vie suffisant pour assurer notre santé, notre bien-être et celui des nôtres. La liste est longue.

Si la nature est déjà complexe, que dire de l’humaine, et particulièrement de celle de ceux qui peuvent autant s’envoyer d’une terre à l’autre et en balancer une fois arrivés, sur ceux de leur propre camp ! Euh… disons, le camp d’avant.

Certains des problèmes qui surgissent dans l’esprit à mesure que l’on parcourt la déclaration universelle dédiée au bien être humain révèlent que nos droits ne constituent pas une question simple. Quand nous pensons tenir l’un d’eux à pleines mains, nous voyons bien souvent impuissants, nous échapper tous les autres. Ce n’est que bien normal. Bon nombre d’entre eux ne dépendent pas de notre bon vouloir. Si bien même ce serait le cas, nous n’aurions qu’une voix pour le crier, un poing à lever et deux bras. Trop peu pour retenir à l’étroit contre nos poitrine un si important volume de prescriptions et d’obligations toutes aussi importantes les une que les autres. 

En se révélant simplement son image d’homme et de politique, l’oncle Bernard ne fait donc pas pire, il nous invite à nos perpétuelles contradictions. Oui, non, Peut-être, on ne saurait le dire, mais ce sera finalement l’un ou l’autre des deux premières hypothèses à trois lettres.

Voilà un  précieux parchemin qui ne serait, à bien y regarder, q’une déclaration d’intentions et non la description de la réalité observable dans les faits ; Selon oncle Bernard, un Etat aussi soucieux des individus et de leurs droits que le sien, français,  ne devrait s’en embarrasser, surtout dans sa politique étrangère.   Notons au passage que la Côte d’Ivoire n’en serait pas un. Puisque non français de surcroît, autant se débarrasser le ses munitions sur des populations (d’humains ?) qui défendent l’intégrité de leur territoire et de leur Constitution, que de s’en embarrasser.

Des droits !! Exclamation idéale des beaux parleurs sur le perchoir pour nous arracher des voix, alors que nul ne peut en faire cas pour signer des contrats ou pour toute autre considération comme vient de le dire l’oncle de tous les nécessiteux, créateur du devoir d’ingérence, célèbre porteur de sacs de riz en Somalie et secouriste et père des enfants mutilés et affamés de guerre au Biafra. Mais qu’a-t-il donc fait pour arriver à réaliser des prouesses dans un Kosovo en pleine désintégration ! Les droits de l’homme évidemment,  il les y a imposés.

Si cette exclamation n’appartient qu’aux politiciens, alors qui est cette fille déclarant à une chaleureuse foule Haïtienne venue l’accueillir : « Je me sens ici comme  dans mon pays ».

Eclats de rires dans la salle.

 Probablement, rêvait et parlait-elle du Sénégal de son enfance devant des noirs avant de se reprendre en disant : « En fait, je me comprends ».

Si malgré les apparences, Rama Yade qui n’a jamais oublié le Sénégal de sa couleur demeure une femme politique, alors une fois de plus, elle n’en a pas encore le double langage.  Il lui faudra des tomes supplémentaires de leçons sur le retournement de veste, de maquillant devant les caméras et de blanchissants de propos !

Tonton Bernard aura beau  reconnaître le remarquable travaille qu’a abattu sa collaboratrice, l’histoire retiendra qu’il a tout de même critiqué la création du poste dans son ministère. Sacré coup de nerf  de l’ermite par nécessité, pour sauver sa carrière ! Voilà ce que cela coûte de désobéir au Roi. Quand vous refusez publiquement d’être tête de liste aux élections européennes, vos proches les premiers, vous désavouent sans ménagement pour ne pas risquer de recevoir un coup de patte du Roi coq.

 Mama Yade  a œuvré pour le droit des enfants victimes de violences ou encore pour les femmes violentées sexuellement, elle fait (peut-être) encore loin des prérogatives ministérielles. Mais de son perchoir à l’Unesco où on lui ordonne sans succès de démissionner puisqu’elle change de camp, la perle noire de la politique française retiendra probablement cette leçon des vieux crocodiles : Savoir dissimuler les formes et les apparences, même sous les droits universels de l’homme. C’est ainsi que l’on finit par atteindre le but.

Droits de l’homme, parlons-en toujours, sauf quand on est aux affaires, à l’exemple d’un Ministre qui s’absente au moment de recevoir le Président Libyen, se tait en Chine et demeure transparent lors de l’affaire de l’arche de Zoé. Tout cela aurait pourtant dû mettre la puce à  l’oreille de l’homme de la rue. Voilà d’un trait le nord, l’est, l’ouest et surtout les pays du sud excusés.

Alors, quel devoir reste t-il à l’homme politique ? Tous détruits en une seule phrase prononcée un jour par oncle Bernard, son supposé fidèle défenseur, dans la langue de Molière : " PROPOSER LA CREATION D’UN SECRETARIAT D’ETAT AUX DROIT DE L’HOMME FUT UNE ERREUR, EN RAISON DE LA CONTRADICTION PERMANENTE ENTRE LES DROITS DE L’HOMME ET LA POLITIQUE ETRANGERE DES ETATS".

Tout cela pour ensuite être rangé dans un des multiples casiers de l’oubli, n’avance pas l’humain sur le chemin de la conquête de ses droits. Mam Rama bouge toujours ! L’oncle, politiquement ne semble plus en être à la hauteur. Mais qui sait, un ultime sac de riz bien posé sur l’épaule nous le ramènerait peut-être, et vite !

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