ET SI LES ROIS PERDENT L’HONNEUR ?

Nos traditions ont été rejetées, comme démodées. Un simple bonjour n’est plus de mise entre voisins, il paraît que c’est ce qui se fait là-bas, de l’autre côté de la mer ; Tant pis pour le malade, chacun se débrouille comme dit le nouvel adage : chacun s’assoit … et « Dieu » nous pousse.

Ce temps qui passe ! Mais passe t-il vraiment ? Ne serions-nous pas toujours en train de poser des repères autour de tout ce qui nous échapper? L’heure, l’année, le siècle ! Nous égrenons le temps, excusons ou accusons celui qui semble passer sur nos réussites et nos forfaits.

 Le contemplant du haut de nos vies que nous voudrions éternelles, il nous a semblé voir en ce vingtième siècle passé, un grand témoin des changements radicaux en matière de moralité et de comportement humain. 

 Dans les dernières décennies qui ont suivi les deux guerres devenues mondiales à cause de l’orgueil d’une poignée de gouvernants, des pans entiers de systèmes de valeur sont tombés dans la rubrique des rebus. PIERRE, HASSAN, ABDOU et même KUNDÈ LON ont pensé que les manières d’antan n’ont plus droit de cité. Etrange façon de donner naissance à un nouveau monde ; Juste choisir ce qui est bon pour soi et l’imposer à tous en usant d’une bonne puissance médiatique.

 Qui aurait pensé, aux années des puissants rois qu’un sujet viendrait à user d’un langage dépourvu de formes pour parler d’un père, d’une mère ou d’un souverain !

 Loin, l’idée que toute contestation fût impossible. Contes, adages et chansons (yag ba usa ba gwé ngèn) populaires viendraient rapidement rétablir la vérité. Toutefois, l’on nappait de belles manières le faire semblant et les dires certains.

  Dieu ! Oui, c’est même ici son domaine. «Honneur au père et à la mère, respect pour l’autorité », c’est lui qui l’a dit. Autorité politique aussi? Tout à fait, et la plaisanterie n’est pas loin poussée. L’homme, ce mammifère à deux pattes et celui qu’il appelle « créateur » (quand il est bourré) se disputeraient cette autorité sur nous ! Bonne nouvelle, nous ne relevons donc du monopole personne. Alors, parlons autant que nous voudrons mais de grâce… « Respect pour papa Sarko, tonton Azno ; tanti Merko d’Allemagne » !!! 

 Puisqu’il en est ainsi, faisons déterrer un vieux proverbe bien africain qui dit : « Quand le Roi perd l’honneur, ses sujets perdent le respect ».

 Le respect sait rapidement céder la place à un chapelet de ces mots qui hantent bien des cœurs. Il est si facile d’insulter, de dénigrer et même de tancer les hommes au pouvoir. Pauvres républiques, pauvres Présidents ! Maudit soit le jour où vous avez accepté de nous conduire. Mais si aussi vous restez au poste, c’est que vous y trouvez votre compte, n’oubliez surtout pas de nous le dire.

 De là où ils semblent être au front de Dieu, les Rois d’antan jettent peut-être  de temps en temps un oeil sur leurs anciennes possessions terrestres. Quel désastre !

 Ce temps passe heureusement, sans possibilité de retour pour ceux qu’il a à jamais engloutis. Républiques ou Royaumes, tout a changé. Les soixante-huitards sont partout au pouvoir et pour rien au monde, ils ne se laisseront ravir la gestion des affaires par ces enfants nés de leur juvénile rébellion. Ils ont choisi de faire l’amour pour ne pas avoir de temps pour la guerre, ils ont donné naissance à une progéniture dépourvue de la faculté d’aimer et respecter l’autorité. Rien ne s’est créé, tout était dans leurs (démocratiques) actes.

Messieurs les Présidents Bongo, Obama, Biya, Kadhafi, Ouatara, Sarkozy, Obama, Gbagbo, voici bien haut, levé mon chapeau !

A... suivre !