AFRIQUE, NOUS CHERCHONS TA VERITABLE HISTOIRE !

Y a-t-il eu des luttes armées pour rendre la liberté à ces groupes d’ethnies recomposées pays africains auxquels l’on donna de surcroît des noms qui parfois n’ont rien à voir avec les lieux, usages ou éléments de leur environnement immédiat? Combien de temps durèrent ces périodes insurrectionnelles qui virent hommes, femmes et parfois enfants se battre à armes inégales pour recouvrer la dignité ? Bien peu nombreux sont ceux qui l’ont lu ; Pourquoi ? Comme si la question méritait encore d’être posée !

Tout se passa comme si après les cérémonies politiques des années 60, au cours desquelles on  inscrivit sur le marbre  le nom des pays, les couleurs des drapeaux et les hymnes nationaux, il naquit une volonté de tout enfouir dans les mémoires en peines, avec l’intime espoir que la disparition provoquée ou naturelle des témoins d’une sombre période de l’histoire du continent noir jetterait dans les abîmes de l’oubli les réalités vécues durant des années de lutte.

Ce fut sans tenir compte de cette culture de l’oralité que l’on a pendant longtemps prêté en tout et pour tout aux habitants du continent noir. Elle faisait sa part en silence, dans les huttes et les cases de ceux et celles qui, ajoutant toujours une goutte à la précédente, finissent par faire une simple histoire, une gigantesque mer en furie ; Je t’assure, j’y étais, s’empressent-ils toujours de dire lorsque l’auditeur, perdu dans les méandres des faits mêlant le naturel à l’inimaginable, peine à suivre le narrateur.

Les temps ont changé, ajoutant, si l’affirmation fut réelle, l’écrit dans les techniques des fils et filles de ceux qui n’ont jamais cessé de transmettre à leur manière le vécu et les savoirs.  Il leur reste désormais à s’en servir non pour tirer la couverture dans une camp ou dans l’autre ces multiples ethnies recomposées, mais pour enfin écrire la véritable histoire de leurs pays ; Loin de l’esprit du lapin de faire la chasse à l’homme au fusil, mais sa version est la bienvenue afin que bébé lapin que  caresse le fils du chasseur ait la vérité sur la disparition de ses parents.

Génocide ou tapes amicales n’est pas la question. Un jeune répondant aux questions lors de la grève contre la vie chère organisée dans un de ces pays disait ces mots qu’il tenait de son vieux père: « Quand le peuple se lèvent comme un seul homme, il arrive à ses fins mais non sans sacrifice, sans effusion du sang de ses enfants». C’est tout dire.

 Si le coup de feu qui marqua le début de la lutte pour les indépendances reste dans les mémoires de ces enfants du Pays, il faut enfin entendre le cri d’effroi d’un père, d’un mère, d’un enfant, d’un amoureux ou d’un ami à la recherche du sien tombé sous les balles ou le napalm. Il fera inexorablement le tour de la planète.

 L’idée de rendre une ethnie ou un pays plus meurtrie qu’un autre, à la place des peuples unis, ne serait pas dépourvue de pensées bassement politiques. La liste des combattants morts pour la libération de l’Afrique renferme les noms des fils de toute l’étendue du Continent.

 Qui fut l’auteur de ce premier coup de feu qui transforma une larme pour la liberté en un fleuve de sang ? Devra t-il payer pour ses crimes comme le demandent les algériens à la France ? Un autre aurait-t-il réparation comme vient de l’obtenir la Libye du colonisateur italien ?

 L’écriture de la véritable histoire africaine ne fait que commencer, mais sans cesse rapidement interrompue par le bruit des bottes de ce même colonisateur ici et là. Combien de temps, Ô combien de temps l’homme se moquera t-il encore de l’homme ! Une autodérision qui dure.